Le depart de l'ameby *BenoitPaille
-->
Andy
ne rouvrit pas directement les yeux. Il savait que ses deux cadets
avaient vus Sevan, et que ce dernier approchait. Il profitât de ses
dernières secondes d'ignorance pour l'imaginer encore. Essayer, peut
être, de deviner sa couleur des yeux, ou de ses cheveux. La forme de
ses mains, l'esquisse de ses doigts. De la cathédrale s'approcha un
roulement incessant, irrégulier. Andy souleva ses paupière, fixant
au bas des marches.
Le
skate roulait doucement, se dirigeant vers eux. La rotation des
roues, bien que persistantes, était gênée par le dallage
encerclant le bâtiment religieux.
Il
portait une large veste noire, descendant jusqu'à ses hanches, à la
capuche rabattue sur son crâne. Une écharpe de soie sombre, à
connotation féminine, venait se perdre dans les replis de cette
veste, masquant la gorge et le bas de son visage, alors que son
regard était camouflé par le port de lunettes de protection
d'aviation. Le skate vint doucement perdre de sa vitesse aux bas des
marches de marbre. Posant directement son pied au sol, ses doigts
glissèrent de sa poche, révélant un poignet osseux, cerclé par un
bracelet clouté. Dans sa main, un portable, qu'il activa, et sans
mot dire, double cliqua sur une touche. Le portable d'Andy se mit à
sonner dans la poche de ce dernier, et surpris, ce dernier l'en
sortit. Le skateur coupa court à la communication, et rangeant son
portable dans sa poche, récupéra son skate, qu'il glissa sous son
bras, montant une marche.
Andy
était tétanisé. Par la peur. Ce garçon ne lui inspirait pas
confiance. Non ; il ressemblait trop à... trop à un serpent.
Etait trop sombre. Trop maléfique, peut être. Ses yeux, rétrécis
comme des fentes de chat, il étudia Sevan, ce dernier se postant
devant eux.
L'immobilisme
était certain. La main blanche de Sevan quitta sa poche pour venir
abaisser l'écharpe, et ils notèrent la présence du sourire qui
étirait ses larges lèvres pâles. Vincent se leva, et tendit la
main ; ce fut un déclic, qui détendit l'air. Sevan et Vincent
se serrèrent la main, et le nouvel arrivant s'assit près d'eux,
abaissant ses lunettes de protection, sa capuche, et son écharpe,
qu'il détendit sur ses épaules. Les trois garçons étudièrent son
crâne rasé, l'étrange absence de sourcil, et son regard vert.
- Je fais si peur que cela ?
Demanda alors Sevan, brisant pour la première fois le silence.
Il
avait une voix aux intonations moqueuses, dont le rire perçait
chaque mots. Cependant son visage avait conservé une gravité qui
contrastait à l'éclat de joie scintillant au fond de ses prunelles
vertes. Ces dernières n'avaient pas de couleur fixe : dans la
luminosité du jour il était impossible de décerner si les yeux
étaient foncés ou clairs. Ils constituaient un regard qui avait
hypnotisé Andy. Les yeux de Sevan coururent sur le visage de ce
dernier
- Andy ? Chess?
- Yeah, confirma le brun en tendant
la main.
Sevan
n'étudia même pas la main qu'on lui présentait, fixant seulement
le visage fin de son homologue avec une certaine insistance qui fit
baisser les yeux noirs. Alors seulement, les doigts de Sevan
accrochèrent ceux d'Andy, et les soulevant, les porta à la hauteur
des lèvres de ce dernier, qui baisa doucement la paume de ce dernier
dans un baise-main convainquant. Etienne remarqua que les ongles de
Sevan étaient peints en noir, tandis que ses doigts se rouvraient,
pour délivrer ceux d'Andy.
- Ravi de te rencontrer... pour de
vrai.
Andy
ne répondit rien, hésitant entre rire ou pleurer. Etienne détendit
l'atmosphère en sortant de son sac les sandwichs, qu'exhibant sous
le nez de Sevan, il proposa à tous. Le visage anguleux de Sevan se
tordit dans un sourire presque acéré : il ricana.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire