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Deviantart, neige, de therealdollyfrikka. |
http://fc08.deviantart.net/fs70/i/2011/017/b/5/neige__by_therealdollyfrikka-d37ezkh.jpg
La première fois
que tu es né, Gaël, tu n'avais pas de nom, ni de visage. Seulement une
couleur, et c'était celle du sang. Celle de la vie.
Gaël est au début un
personnage presque adulte. Un enfant psychopathe, intelligent et coincé
dans son corps d'adolescent, alors que sa maturité d'animal éveillé
cherche par tous les moyens à se faire admirer aux yeux du monde. Il est
un garçon à la peau très blanche, aux yeux noirs, aux longs cheveux
rouges. Il sourit, mais ce n'est pas par joie, uniquement par moquerie.
Il danse, mais ce n'est pas pour les autres, c'est pour lui. Comme le
Néron de Corneille, je qualifie Gaël de "monstre naissant". Je sens
qu'avec ce personnage, je tiens ce que je ne parviendrais peut-être
jamais à attraper.
Gaël est deux. Il y a le
Premier. Celui qui a porté le nom, la couleur, l'esquisse de l'être. Il
est aussi important que le second, car loin d'être un "brouillon", il
est l'âme la plus vieille de ce personnage. Il est cet adolescent
moqueur et tueur qui ne vit que pour le plaisir, que par la peur, que
dans l'angoisse et le désintérêt. Il est une ombre qui enveloppe le
Second, et s'ils ne sont pas très différents, ils ne sont pas
identiques.
Gaël Premier est le
blanc, Gaël second est le noir. Dans ma tête, le Second s'habille plus
facilement avec des vêtements sombres, et la nuance vient uniquement de
là. Ils sont comme deux pièces d'échec; dont seule la couleur diffère.
Pour Gaël Premier, Gaël que
l'on découvre dans Entrelacs, le récit d'Elyo, je me suis vraiment
inspiré du son "Cathar Rythm", du groupe Era. Je voyais, dans cette
chanson, des images sauvages: de sable, de danseurs à la peau peinte en
rouge et en jaune, de la poussière dans les branches d'un arbre mort et
sec, et la chaleur écrasante d'un désert doré. Et le scorpion. Le
scorpion, noir, petit, dangereux. Cet animal correspondait parfaitement à
l'image que je me faisais de Gaël Premier. Je voyais dans cette
silhouette toute l'animosité retenue de ce personnage, son éternel
profil de prédateur. Gaël premier était à l'image du scorpion dans le
désert: chaud, dangereux, là.
En cours de route, j'ai du changer l'histoire. Abandonner mes personnages.
Abandonner l'émotion ressentie lors de l'écriture avec Gaël.
Le temps est passé.
L'histoire a reprit, et je
me suis à observer ce Gaël. Sans le toucher, sans plus rajouter un seul
mot à ce qu'il était déjà. Je me contentais de l'observer au travers de
mes autres personnages; Elyo, Willan, Iudhaël... Il y avait ce blocage.
Ce personnage qui était devenu tellement important dans ma tête, mais
qui, sur papier, n'arrivait pas au niveau estimé. Je cherchais à
comprendre. Gaël, je ne voulais pas le transformer, je ne voulais pas y
toucher. J'avais l'impression qu'il était cette pierre, polie, sculptée,
à abus, et que si j'y touchais encore un tout petit peu, j'allais la
faire s'exploser.
L'idée est née de recréer un
autre personnage. Totalement différent, mais avec le même nom. Le soir,
j'y ai réfléchi dans mon lit, sans rien écrire. Simplement réfléchir.
Je cherchais qui pouvait bien être ce deuxième Gaël. Je lui cherchais un
visage, un âge, une histoire... Presque automatiquement, les yeux
noirs, la peau blanche, et les longs cheveux rouges sont venus façonner
une silhouette encore inconnue. Ce n'était pas "malgré moi", mais
j'obtenais avec ce nouveau personnage un enfant qui était la copie
conforme, -certes plus jeune-, de mon premier Gaël. Seulement, ce
n'était pas lui. C'était un autre. Je ne voulais surtout pas qu'il
devienne, ou redevienne le Gaël Premier, que j'avais créé pour
Entrelacs. L'histoire en elle même ayant changé, je devais adapter mon
personnage au nouveau cadre établi, et refaire un Gaël Premier n'aurait
pas collé. Donc, j'ai cherché à créer un personnage "froid", puisque
Gaël Premier était "chaud". Si ce dernier avait été un scorpion-un
désert-le sable (notion de chaud), il fallait que Gaël Second soit
quelque chose de froid. J'hésitais sur la notion du serpent... qui lui
est finalement resté, jusqu'à un certain point! J'ai commencé par
recopier légèrement l'histoire de Gaël Premier: un garçon accompagné
d'une intelligence artificielle, car sans éviter de répéter la même
histoire, il me semblait naturel qu'ils aient ce point commun, en plus
du nom et du physique. Donc comme Gaël Premier, Gaël Second était
accompagné de Thanel.
Cependant, contrairement à
son "ascendant", Gaël second acceptait la présence de Thanel. De ce
fait, j'ai pu créer un jeu beaucoup plus facile, beaucoup plus ouvert.
Si Thanel était le complice de Gaël, et que ce dernier ne le refusait
pas et lui faisait confiance, je pouvais partir sur une idée totalement
différente, qui me permettait ainsi de différencier mes deux
personnages.
Ensuite, j'ai commencé à
écrire la vie de ce garçon que je voulais aussi différent de Gaël
Premier que des jumeaux Spirtyan. Il fallait qu'il ait une position
sociale aisée; qu'il soit bourgeois. Que ses parents habitent dans une
grande maison, et qu'il n'ait aucune difficulté économique. En plus de
cela, il est anglais. Il déteste ses parents. Il déteste sa vie. Il est
vraiment haineux à l'égard du cadre de vie dans lequel il se retrouve
cloitré. Malgré tout ce qu'il a, il manque de liberté, et il déteste
cela. Il manque aussi d'amour. C'est le point conducteur de ce
personnage.
Gaël est victime d'une tentative d'inceste.
Cette nuit là va déclencher
le mécanisme de tueur qu'abritait ce personnage. Je ne le savais pas
moi-même. J'ai écrit sans réfléchir, sans chercher à construire la suite
de mon récit: j'ai laissé mon personnage vivre par lui même, et les
actions se sont déroulées les unes derrière les autres, sans le moindre
problème. Gaël se bat. Gaël ruse. Gaël triomphe. Gaël tue. Pourquoi?
Parce qu'il avait en lui ce
potentiel du Premier Gaël. Je ne voulais pas faire de lui un
psychopathe. J'ignorais qui était ce personnage. Mais il s'est découvert
de lui même, et c'est lorsqu'il tue sa famille que je commence à
comprendre qui est cet être. Je me place comme une observatrice, et je
l'oriente doucement, en attendant qu'il recommence. Cela ne tarde pas:
et lorsque je parviens à faire se rencontrer Elyo/Willan/Gaël, je sens
qu'il va y avoir entre les trois une alchimie que je n'avais pas prévue.
L'idée de créer ce triangle est alors très excitante, parce que je ne
sais pas quoi faire, et en même temps, j'ai un milliard d'idées.
J'écris, je note, et des centaines de remarque s'alignent sur ces
trois-là. "Et si Gaël décidait de tuer Willan." "Et si Gaël était le
premier de la classe." "Et si Elyo et Willan se battaient contre Gaël."
"Et si ..."
L'idée de les faire s'allier
se garde. Et de côté, je place l'idée de faire d'Elyo et de Gaël un
couple. Le couple gay me dérange, c'est la première fois que j'écris ça,
et j'ai un peu peur. Mais ça colle bien avec mon désir de petite fille
"d'écrire un jour une histoire où ce serait la princesse qui sauverait
le prince,
parce-que-il-y-en-a-marre-que-les-filles-soient-toujours-celles-àsauver..."
Gaël, contrairement à Elyo,
est un génie qui utilise son potentiel intellectuel. Il parle 6 langues,
et est un expert en biotechnologie. (don qu'on ne découvre qu'à partir
du second tome). Il utilise à son avantage le profit que représente
Thanel: Gaël sait qu'il ne peut pas tout faire, mais avec l'aide de
Thanel, il parvient à accomplir des choses qui lui fournissent de
considérables bénéfices. (par exemple, couper l'électricité de tout un
quartier à une heure précise, de manière à s'enfuir d'une scène de
crime, tout en se procurant un alibi).
Il est plus jeune que les
jumeaux, mais il y a entre eux trois ce sentiment de rivalité, un peu
comme "qui sera l'ainé de nous trois?"... Il retrouve en Willan un
adversaire intellectuel très coriace, et en Elyo, il va découvrir
l'attirance, et l'amour.
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