lundi 24 septembre 2012

Gaël.

Deviantart, neige, de therealdollyfrikka.




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La première fois que tu es né, Gaël, tu n'avais pas de nom, ni de visage. Seulement une couleur, et c'était celle du sang. Celle de la vie. 

 

 

 

Gaël est au début un personnage presque adulte. Un enfant psychopathe, intelligent et coincé dans son corps d'adolescent, alors que sa maturité d'animal éveillé cherche par tous les moyens à se faire admirer aux yeux du monde. Il est un garçon à la peau très blanche, aux yeux noirs, aux longs cheveux rouges. Il sourit, mais ce n'est pas par joie, uniquement par moquerie. Il danse, mais ce n'est pas pour les autres, c'est pour lui. Comme le Néron de Corneille, je qualifie Gaël de "monstre naissant". Je sens qu'avec ce personnage, je tiens ce que je ne parviendrais peut-être jamais à attraper. 

Gaël est deux. Il y a le Premier. Celui qui a porté le nom, la couleur, l'esquisse de l'être. Il est aussi important que le second, car loin d'être un "brouillon", il est l'âme la plus vieille de ce personnage. Il est cet adolescent moqueur et tueur qui ne vit que pour le plaisir, que par la peur, que dans l'angoisse et le désintérêt. Il est une ombre qui enveloppe le Second, et s'ils ne sont pas très différents, ils ne sont pas identiques.


Gaël Premier est le blanc, Gaël second est le noir. Dans ma tête, le Second s'habille plus facilement avec des vêtements sombres, et la nuance vient uniquement de là. Ils sont comme deux pièces d'échec; dont seule la couleur diffère. 

Pour Gaël Premier, Gaël que l'on découvre dans Entrelacs, le récit d'Elyo, je me suis vraiment inspiré du son "Cathar Rythm", du groupe Era. Je voyais, dans cette chanson, des images sauvages: de sable, de danseurs à la peau peinte en rouge et en jaune, de la poussière dans les branches d'un arbre mort et sec, et la chaleur écrasante d'un désert doré. Et le scorpion. Le scorpion, noir, petit, dangereux. Cet animal correspondait parfaitement à l'image que je me faisais de Gaël Premier. Je voyais dans cette silhouette toute l'animosité retenue de ce personnage, son éternel profil de prédateur. Gaël premier était à l'image du scorpion dans le désert: chaud, dangereux, là. 

En cours de route, j'ai du changer l'histoire. Abandonner mes personnages. 

Abandonner l'émotion ressentie lors de l'écriture avec Gaël.

Le temps est passé. 

L'histoire a reprit, et je me suis à observer ce Gaël. Sans le toucher, sans plus rajouter un seul mot à ce qu'il était déjà. Je me contentais de l'observer au travers de mes autres personnages; Elyo, Willan, Iudhaël... Il y avait ce blocage. Ce personnage qui était devenu tellement important dans ma tête, mais qui, sur papier, n'arrivait pas au niveau estimé. Je cherchais à comprendre. Gaël, je ne voulais pas le transformer, je ne voulais pas y toucher. J'avais l'impression qu'il était cette pierre, polie, sculptée, à abus, et que si j'y touchais encore un tout petit peu, j'allais la faire s'exploser. 

 

L'idée est née de recréer un autre personnage. Totalement différent, mais avec le même nom. Le soir, j'y ai réfléchi dans mon lit, sans rien écrire. Simplement réfléchir. Je cherchais qui pouvait bien être ce deuxième Gaël. Je lui cherchais un visage, un âge, une histoire... Presque automatiquement, les yeux noirs, la peau blanche, et les longs cheveux rouges sont venus façonner une silhouette encore inconnue. Ce n'était pas "malgré moi", mais j'obtenais avec ce nouveau personnage un enfant qui était la copie conforme, -certes plus jeune-, de mon premier Gaël. Seulement, ce n'était pas lui. C'était un autre. Je ne voulais surtout pas qu'il devienne, ou redevienne le Gaël Premier, que j'avais créé pour Entrelacs. L'histoire en elle même ayant changé, je devais adapter mon personnage au nouveau cadre établi, et refaire un Gaël Premier n'aurait pas collé. Donc, j'ai cherché à créer un personnage "froid", puisque Gaël Premier était "chaud". Si ce dernier avait été un scorpion-un désert-le sable (notion de chaud), il fallait que Gaël Second soit quelque chose de froid. J'hésitais sur la notion du serpent... qui lui est finalement resté, jusqu'à un certain point! J'ai commencé par recopier légèrement l'histoire de Gaël Premier: un garçon accompagné d'une intelligence artificielle, car sans éviter de répéter la même histoire, il me semblait naturel qu'ils aient ce point commun, en plus du nom et du physique. Donc comme Gaël Premier, Gaël Second était accompagné de Thanel. 

Cependant, contrairement à son "ascendant", Gaël second acceptait la présence de Thanel. De ce fait, j'ai pu créer un jeu beaucoup plus facile, beaucoup plus ouvert. Si Thanel était le complice de Gaël, et que ce dernier ne le refusait pas et lui faisait confiance, je pouvais partir sur une idée totalement différente, qui me permettait ainsi de différencier mes deux personnages. 

Ensuite, j'ai commencé à écrire la vie de ce garçon que je voulais aussi différent de Gaël Premier que des jumeaux Spirtyan. Il fallait qu'il ait une position sociale aisée; qu'il soit bourgeois. Que ses parents habitent dans une grande maison, et qu'il n'ait aucune difficulté économique. En plus de cela, il est anglais. Il déteste ses parents. Il déteste sa vie. Il est vraiment haineux à l'égard du cadre de vie dans lequel il se retrouve cloitré. Malgré tout ce qu'il a, il manque de liberté, et il déteste cela. Il manque aussi d'amour. C'est le point conducteur de ce personnage. 

Gaël est victime d'une tentative d'inceste. 

Cette nuit là va déclencher le mécanisme de tueur qu'abritait ce personnage. Je ne le savais pas moi-même. J'ai écrit sans réfléchir, sans chercher à construire la suite de mon récit: j'ai laissé mon personnage vivre par lui même, et les actions se sont déroulées les unes derrière les autres, sans le moindre problème. Gaël se bat. Gaël ruse. Gaël triomphe. Gaël tue. Pourquoi? 

Parce qu'il avait en lui ce potentiel du Premier Gaël. Je ne voulais pas faire de lui un psychopathe. J'ignorais qui était ce personnage. Mais il s'est découvert de lui même, et c'est lorsqu'il tue sa famille que je commence à comprendre qui est cet être. Je me place comme une observatrice, et je l'oriente doucement, en attendant qu'il recommence. Cela ne tarde pas: et lorsque je parviens à faire se rencontrer Elyo/Willan/Gaël, je sens qu'il va y avoir entre les trois une alchimie que je n'avais pas prévue. L'idée de créer ce triangle est alors très excitante, parce que je ne sais pas quoi faire, et en même temps, j'ai un milliard d'idées. J'écris, je note, et des centaines de remarque s'alignent sur ces trois-là. "Et si Gaël décidait de tuer Willan." "Et si Gaël était le premier de la classe." "Et si Elyo et Willan se battaient contre Gaël." "Et si ..."

L'idée de les faire s'allier se garde. Et de côté, je place l'idée de faire d'Elyo et de Gaël un couple. Le couple gay me dérange, c'est la première fois que j'écris ça, et j'ai un peu peur. Mais ça colle bien avec mon désir de petite fille "d'écrire un jour une histoire où ce serait la princesse qui sauverait le prince, parce-que-il-y-en-a-marre-que-les-filles-soient-toujours-celles-àsauver..."

Gaël, contrairement à Elyo, est un génie qui utilise son potentiel intellectuel. Il parle 6 langues, et est un expert en biotechnologie. (don qu'on ne découvre qu'à partir du second tome). Il utilise à son avantage le profit que représente Thanel: Gaël sait qu'il ne peut pas tout faire, mais avec l'aide de Thanel, il parvient à accomplir des choses qui lui fournissent de considérables bénéfices. (par exemple, couper l'électricité de tout un quartier à une heure précise, de manière à s'enfuir d'une scène de crime, tout en se procurant un alibi). 

Il est plus jeune que les jumeaux, mais il y a entre eux trois ce sentiment de rivalité, un peu comme "qui sera l'ainé de nous trois?"... Il retrouve en Willan un adversaire intellectuel très coriace, et en Elyo, il va découvrir l'attirance, et l'amour.

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